La Corée du Sud est célèbre pour ses drames télévisés, sa musique K-pop et sa technologie de pointe. Mais il y a un autre aspect qui mérite d’être souligné : son système de santé. Reconnu pour son efficacité, il suscite l’admiration de nombreux pays, notamment en matière de couverture universelle et de gestion des crises sanitaires. Cet article se propose d’explorer le fonctionnement du système de santé sud-coréen et la question cruciale : est-ce un modèle à suivre ?
Table des matières
Le fonctionnement du système de santé en Corée du Sud
L’historique et l’évolution
Dès les années 1970, le gouvernement coréen a fait du développement de la santé publique une priorité. En 1976, il a institué un système national d’assurance maladie offrant une couverture universelle. Ces initiatives ont payé. Entre 1960 et 1990, le taux de mortalité infantile a été divisé par plus de six (passant ainsi de 8% à 1,3%), tandis que l’espérance de vie augmentait sensiblement (de 55 à 72 ans). Aujourd’hui, l’espérance de vie en Corée du Sud avoisine les 90 ans.
Le dispositif actuel
La majorité des structures médicales en Corée du Sud sont privées. Toutefois, elles bénéficient d’une couverture universelle. Ce système implique que les frais médicaux soient en partie à la charge des patients, généralement entre 20% et 30%. Cependant, dans certains cas, cette charge peut s’élever jusqu’à 60%. À noter que tout résident étranger séjournant plus de six mois en Corée du Sud est tenu de s’affilier à la sécurité sociale.
Il semble donc que le système de santé sud-coréen parvienne à concilier efficacement intérêts privés et protection universelle. Mais comment ce modèle est-il financé ?
Financement et organisation des soins
Gestion du financement
Le financement du système de santé coréen provient principalement des cotisations obligatoires des employeurs et des travailleurs, complétées par les contributions publiques. Il convient de souligner que l’État intervient également pour subventionner les personnes à faible revenu afin qu’elles puissent bénéficier d’une couverture médicale complète.
Répartition des coûts
Quant à la répartition des coûts, elle est équitablement partagée. En effet, si le patient doit payer une part (allant de 20% à 60%) des frais médicaux, le reste est pris en charge par l’assurance maladie nationale qui couvre une large gamme de services incluant les consultations médicales, les traitements hospitaliers et les prescriptions de médicaments.
Ces aspects financiers interrogent sur l’intérêt d’avoir une assurance santé privée.
Rôle des assurances santé privées
Une complémentarité nécessaire
En Corée du Sud, l’assurance privée joue un rôle complémentaire à l’assurance maladie nationale. Elle permet de couvrir les coûts non couverts par cette dernière, tels que les frais d’hospitalisation dans une chambre individuelle ou les soins dentaires coûteux.
Avantages pour les expatriés

La sécurité sociale pour tous
Pour tout étranger résidant plus de six mois en Corée du Sud, l’affiliation à la sécurité sociale est obligatoire. Cela garantit une protection médicale universelle, indépendamment du statut d’emploi, de la nationalité ou des antécédents médicaux.
Des services de santé de qualité
Les expatriés bénéficient également de services de santé optimisés. Le pays dispose d’excellentes infrastructures hospitalières et d’un personnel médical hautement qualifié. De plus, face au nombre croissant d’étrangers dans le pays, de nombreux hôpitaux proposent désormais des services en anglais.
L’exemplarité du système sud-coréen ne signifie pas qu’il est exempt de difficultés.
Limites rencontrées par le système sud-coréen

Surcharges hospitalières et insatisfaction des patients
Bien que le réseau hospitalier coréen soit reconnu pour sa qualité, il n’en demeure pas moins qu’il connaît régulièrement des problèmes de surcharges. De plus, certains patients déplorent la brièveté des consultations et le recours excessif à la prescription de médicaments.
Problèmes de financement
Le système de santé sud-coréen repose essentiellement sur le paiement à l’acte, ce qui peut générer des coûts importants pour les patients ayant besoin de soins longs ou complexes. De plus, le vieillissement rapide de la population sud-coréenne pèse lourdement sur le budget du système de santé.
Lorsqu’il s’agit d’affronter une crise sanitaire, cependant, la Corée du Sud fait preuve d’une adaptabilité remarquable.
Innovation dans la gestion de crise sanitaire

Réponse proactive face à la COVID-19
La Corée du Sud a été l’un des premiers pays touchés par la pandémie de COVID-19. Face à cette menace majeure, elle a su déployer une stratégie efficace : dépistage massif, traçage rigoureux des contacts et isolement des cas confirmés ont permis de contenir l’épidémie sans avoir recours au confinement généralisé.
Cette capacité d’adaptation soulève néanmoins un vif débat autour du rôle des médecins dans la société sud-coréenne.
Le débat autour de la mobilisation sociale des médecins
Mobilisation et grève des médecins
En août 2020, les médecins résidents et autres travailleurs médicaux en Corée du Sud ont lancé une grève nationale pour protester contre le plan gouvernemental d’augmenter le nombre de médecins. Les protestataires estimaient que cette mesure ne résolvait pas les problèmes structurels du système de santé et demandaient une augmentation des salaires et une amélioration des conditions de travail.
Mais comment ce modèle coréen se compare-t-il à d’autres systèmes de santé internationaux ?
Comparaison avec d’autres modèles internationaux
Points communs et différences
S’il existe de nombreux points communs entre la Corée du Sud et d’autres pays développés en matière de système de santé (couverture universelle, financement mixte public-privé), la spécificité sud-coréenne réside dans sa capacité à combiner efficacement les éléments du secteur privé avec une couverture universelle, tout en faisant preuve d’une grande réactivité face aux crises sanitaires.
En guise de conclusion, il convient de souligner que malgré quelques défis, le système de santé en Corée du Sud s’impose comme un modèle pour bon nombre de pays. Il allie efficacité, innovation et universalité, tout en montrant une capacité d’adaptation remarquable face aux crises sanitaires.



